[Hamé] L'arme que j'affectionne dresse un credo à rebrousse poil Cultive l'acrimonie d'rigueur dans une France féodale Qui déploie ses troupes à nous foutre en fond d'cale Un cas d'urgence, une nécessité de plus Faire bouffer cette rage, ce besoin vital d'aligner outrages sur outrages Par-dessus les traits trop bien dessinés D'un consensus puant qui a beau jeu discréditer nos faces stigmatisées Et puis, si j'conduis hors du sentier, hors des voix permises Hors du clinquant des avenues de marquise C'est que mes aspirations sont rouges et pas grises L'expertise a même révélé le traumatisme De l'enfant d'ouvrier qui voit la bave du patron s'agiter et humilie ma parole Cette parole, j'veux la voir déchirée de part en part J'la veux pas, affable ou diplomate, je veux la voir Gerber sur l'étendard, j'veux la voir Distribuer des coups de pompe dans l'cul à qui nous prive encore et toujours de notre dû [Philippe] J'marque ça noir sur blanc, chaque étape Des bancs du parc aux faux plans, aux histoires qui dérapent J'ai 25 ans, et toutes mes dents, y a plus d'temps à perdre Faut qu'on sorte de la merde Y a d'la mauvaise graine, d'la mauvaise herbe Y a des baffes qui se perdent mais bon, en gros, chacun s'démerde Des profs de rue, c'est pas ça qui nous manque Et des trempes non plus, on en a pris par nos remp' J'attrape des crampes à m'retourner le cerveau Pourtant ici, rien de nouveau, alors où je vais ? D'où je viens ? Y a pas grand-chose dont je me souviens Sauf l'image de mon père, trimant pour notre pain quotidien Ce qui me renforce dans ce que j'pense Faut l'amorce pour que ça pète sans échéance T'as vu l'ambiance, de toute façon y'a que des hyènes Des chiens et des chiennes qui pour une place au soleil font la file indienne Alors j'trace mon chemin, faut que je bouffe à ma faim Et ce qui alimente ma haine c'est que j'suis parti de rien Nous aussi on vise haut, on vise ton putain de magot Je te l'dis en argot dans un vulgaire patois de prolo [Refrain] Encore plus fort pour encore plus de del-bor [Mourad]
Te perfectionner dans l'art de pointer c'qui gène Ce qui irrite, qui fait chier le peuple, et qui déchaîne Les pa**ions, un maximum de bruit avec un max d'opinions cinglantes Car il le faut si on veut plus qu'ça traîne Pas d'illusions à se faire : rien n'est tout beau On t'ment, t'surveille grâce à ta carte bancaire Le pays clame tout haut que chacun a sa chance. Ici Tous grattent leur ticket mais personne n'a d'pot La survie est de rigueur, les petits boulots pullulent A long terme, le labeur paye peu, y a pas d'pécule L'heure est à l'ouvrir pour que la misère se taise Pour que le poids du fardeau des gens s'annule, au mieux s'allège Les rêves plein les yeux, les petits des quartiers Espèrent devenir riches, que leurs projets quittent leur feuille de papier Le mensonge traîne ses bases dans nos coins Foule au pieds les envies d'existence du peuple, frangin [Ekoué] Après l'effort, le réconfort Maintenant il est grand temps de tir-sor Les tenants et les aboutissants de ce sale métier Répondre à une demande qui dépend de ces fils de pute C'est comme ça depuis toujours et c'est pas demain que ça changera Jusqu'à preuve du contraire Tenir en laisse des familles entières par des promesses bancales Enfin j'veux dire, de ceux qu'ce putain de système recale Le même à qui j'm'en prends et sans crier au secours Que je veux baiser de l'intérieur jusqu'au restant de mes jours Les bureaucrates de la musique le savent bien S'prendront des coups de chaussure dès qu'il s'agit de mon gagne-pain J'radote, sûr, mais ça fait partie du jeu Et peu importe le thème vu que c'est les mêmes enjeux Le temps nous le dira en cette fin d'siècle Parce que ce pays me doit des comptes sur son carnet de chèque J'ai ce complexe du colonisé mais je vis avec Celui d'un sale rancunier qui t'parle direct Donc, quand je serais grand, je veux des murs et une meuf dans tous les arrondissements Pour commencer : des allers-retours Abidjan-Paris-Dakar-Lomé pour me rafraîchir les idées [Refrain] Encore plus fort pour encore plus de del-bor