[Sample] (Shut the f** up…) x 4 [Couplet 1 : Ekoué] Je suis le putain de faux contact, l'imposteur du mouvement La bombe aérosol qui fait des graffs en postillonnant L'homme qui se décrit pas, qu'on voit pas Qui fonce-dé, qui pé-ra trop ve-gra avec un « psst » sur les fauts-dé Je prends le temps de me lever tôt et de chialer comme un mioche D'aller plus chez mon éditeur pour qu'il augmente mon argent de poche Je suis désagréable, le petit chieur qui veut sa ration L'obsédé du pognon, le bouffeur de biftons Je rêve de notoriété et de pa**er sur les ondes Et de rentrer au d-ble comme si je ramenais la coupe du monde 19-4-75 : date de naissance 1-9-9-6 : premier lance-roquette en direct de nulle part Quelque part, peut-être, aux environs de la banlieue Ouest Si tu veux savoir d'où je viens, pas de blème, je te le dirais La Rumeur c'est flou, peut-être bien que c'est fait exprès Tu me connais je me planque derrière, je protège mes arrières Mes virements de compte bancaire, mes grosses paires de Nike Air Matérialiste, j'ai pas le choix. Opportuniste, tant mieux S'emparer du milieu avec du hardcore plus vicieux Apparaître le moins possible pour moins paraître pour un con Les autres le feront à ma place, se chargeront de ma promotion Je suis l'agrégé de Sciences-Po des conversations de bistrot Diplômé d'argot littéraire, de vocabulaire de més-pau Bélier dernier décan, rappeur juvénile Ekoué-Dodji, togolais d'essence, poison d'avril [Sample] (Shut the f** up…) [Couplet 2 : Hamé] Laisse-moi faire valoir cette voix clairement hors du fatras De petites vedettes de pantins gesticuleux, de starlettes et consorts mielleux Hors de ce show-biz, qui fait ses cla**es Où le peura apprend à donner son cul sans grimace Laisse-moi quitter l'aile du silence pour celle Du tapage organisé où ma plume plébéienne se plait à cracher son encre indélébile
La plus noire qu'il soit sur les plans rouge-bleu-blanc de l'Hexagone Qui depuis trop longtemps nous met au ban Nous prédestina à demeurer silencieux Effacés, croupissants à défaut de besogneux Si le son tourne, il pa**e par ma pulse et y'a qu'elle Ces rôles imposés où ils tiennent à nous tenir liés Ces cages où trop outrageusement ils ont exploité nos parents en guise de gagne-crouton Débarqué à se courber, s'éreinter au sale taff d'une reconstruction Les données, ici, ne sont plus les mêmes La parole est à moi, me la réappropriant je mène Ma contre-offensive de cramé de la République Cette salope en bonnet phrygien Prête à copuler avec le premier facho qui vient La moindre idée d'allégeance m'hérisse le poil, pue le rance En franc-tireur j'avance, trace et m'inscrit Et pour sûr entends bien ne pas avoir les faveurs du jury [Couplet 3 : Mourad] Mon visage parle pour moi, je suis la figure de paria Teint basané, la barbe tracée, des traits qui tracent ma voie Comme être un esprit contraire à tout chose La putain de névrose de la vie intra-muros, mec Le métèque reubeu ne rabaisse pas les yeux Je suis fier de mon pôle contraire et de pa**er pour un véreux Mon phrasé acerbe, j'espère, servira mes frères En clair, autant qu'il m'a fait ne plus être un bouc-émissaire [Couplet 4 : Le Bavar] Un visage, un mauvais présage Cla**e d'âge : 22 à cet âge En banlieue on fume l'herbe de nos pâturages Plantation discrète, un mètre carré sur le balcon Le bitume et l'asphalte y pollue notre horizon On trouve la vermine, des rats dans la ville, la famine Trop peu pour moi car je veux faire du fric avec mes rimes, gars Mais je n'ai pas l'intention d'édulcorer ma version Le B-A-V-A-R ne traduit pas ses vers en chanson [Sample] (Shut the f** up…)