Du déclin au défi, voilà ce que j'aurais appris
Au moins, en vingt-et-une années dans un pays qui n'est pas le mien
La ségrégation bat à son plein
Des traductions truquées : "intégration sinon rien"
Opposées à des traditions trop ancrées
La preuve en est mon nom, aucunement rebaptisé
Une drôle de prononciation, une connotation gênante
Arrive tout droit du pays, est pas répertorié
Une mésentente dans les colonnes de ton calendrier :
Ekoué. Tu m'étonnes, mieux vaut rester aphone
Ça sonne pas, et fout la merde dans tes quotas
Du déclin au défi, une envie d'affirmer son être
S'il faut être craint pour se faire reconnaître
S'il faut mettre fin à des institutions suspectes pour qu'on te respecte
Le défi est ouvert. Ma communauté est fière
Trop terre à terre, trop endurci par la souffrance
De mes ascendances pour leur indépendance à raison
Le maintien dans l'ignorance, la désillusion
Devient la forme d'agression la moins efficace du colon
L'immigré résidant en occident le comprend :
Plus il s'attarde sur les bancs, plus il s'éloigne dans leur enseignement
Les connaissances accumulées deviennent les armes les plus solides
Si mes coutumes sont pas mises en danger
Mes racines me guident, ma culture définit
Le lien entre ma couleur et l'ampleur du défi
Les outils sont les mêmes, les problèmes n'ont pas changé
Ce sont les moins informés qui sont le moins bien équipés
Du déclin au défi, ma fierté m'appartient, mon potentiel culturel me prête main forte
Contre n'importe quel sentiment de rejet que l'occident comporte
Un élément nocif qui fait du rap à but lucratif
Qui chante sous la pluie et étudie pour rester nocif
Ekoué, le poison d'avril mon sobriquet
Définit une stratégie qui consiste à m'infiltrer
Un espion avec du rap comme occupation
Un moyen d'infiltration, de communication de plus
Sachant que les différents blocus deviennent très vite des tremplins
Pousse ma vision loin pour améliorer mon quotidien
Du déclin au défi, voilà ce que j'aurais appris
Au moins, en vingt-et-une années dans un pays qui n'est pas le mien