Mon malheur
Est que je suis un jardinier
Avec une fleur que je ne saurai faire pousser
Non, je ne serai pas celui que l'on t'a dit
Celui qui t'apprendra la vérité sur la vie
Encore moins celui qui saura remettre un nez au sphinx
Et dans tes nuits partira cha**er les loups
Avec une certitude musclée de comment tu dois t'habiller.
Simplement je suis loin de tout ça
Et l'incertitude guette mes pas
Je suis un jardinier avec une fleur à faire pousser
Et depuis que les premières pousses sont écloses
Le doigt levé, je m'interroge
Est-ce moi celui qui devra te donner à manger,
Te laver, te coucher pour que les matins viennent te réveiller?
Là moi je sais pas qui revient,
Et je ne sais toujours pas, mais on est là
Et mon bonheur est d'être un jardinier
Et tous les matins j'irai te regarder pousser, me pousser
Des sourires à me rendre gai
Quand une nuit sans conseil m'aura tenu en veille
Nedjma, on est des arabes, des français,
Des anglais, des japonais,
On sera ce qu'on peut
On fera d'notre mieux
Je n'ai d'autres amours à t'apprendre
Que ce que je suis tout entier
En retour de toi,
Ce que tu peux être pour toi et vois
Ton père, le jardinier,
Qui voulait mettre une serre
Autour de ton cœur
Pour que les papillons ne viennent pas y butiner
Mais, je n'ai le droit que d'être ton père
Et ton cœur, eh bien, je te le confie
Aussi, avec le manuel de ma vie
L'histoire d'un jardinier
Qui, à défaut de te faire pousser,
Eh bien, apprendra à être jardinier.