Heure de pointe dans le troupeau
Mais comme pour elle rien n'est trop beau
J'ai échangé de beaux billets contre un bouquet volumineux
Sur le chemin de la gare, je m’apprête comme je peux
Car je n'ai pas pris mon parapluie comme à chaque fois qu'il pleut
De la buée plein les lunettes, trempé des cheveux aux chaussettes
Ils annoncent du retard pour la voie numéro sept
Sur le quai ça joue des coudes, le train arrive déjà bondé
Et j'ai du mal à monter dans ce foutu RER
Pour ne pas qu'il s'écrase, je tiens mon bouquet en l'air
Jusqu'à ce que les fourmis arrivent et que je ne sache plus comment faire
A part bousculer un type avec mon regard qui fait peur
Mais personne n'est crédible avec un gros bouquet de fleurs
Une trentenaire me regarde du genre "Enfin un mec attentionné"
Son gros cul me hurle qu'elle mange des gâteaux par paquet entier
Elle me sourit moi pas du tout, je détourne mon regard
Parce qu'elle pue les afterworks et les s**-toys dans le tiroir
Trente minutes plus tard c'est ma station je descends
Mais le bus vient de pa**er, il va falloir attendre longtemps
Alors je marche, tente d'éviter les flaques à la lumière des phares
Elle ne m'a pas appelé même si je suis un peu en retard
Et par les fenêtres éclairées, je vois l'intérieur des foyers
Avec ces gens bien au sec, qui se racontent leur journée
Je sais qu'on est pas différent, qu'on va dîner, regarder la télé
Puis se coucher sans se toucher parce qu'on sera trop fatigué
Je l'imagine d'ailleurs m'attendre a**ise en tailleur
Son petit postérieur dans son pantalon d'intérieur
Rêvant d'un job meilleur et que je devienne géniteur
Pas besoin d'avoir de gosse pour baiser la babysitter
Je t'ai amené des fleurs car les bonbons ça fait grossir
Pas sûr qu'elle trouvera ça drôle alors vaut mieux ne rien dire
Arrivé devant sa porte bizarrement je ne m'arrête pas
Pose le bouquet sur une poubelle et rentre tranquillement chez moi
Plaisir de ne rien offrir
Joie de te décevoir
Aurevoir