Voilà que l'on se cache Quand se lève le vent De peur qu'il ne nous pousse Vers des combats trop rudes Voilà que l'on se cache Dans chaque amour naissant Qui nous dit après l'autre Je suis la certitude Voilà que l'on se cache Que notre ombre un instant Pour mieux fuir l'inquiétude Soit l'ombre d'un enfant L'ombre des habitudes Qu'on a plantées en nous Quand nous avions vingt ans Serait-il impossible De vivre debout Voilà qu'on s'agenouille D'être à moitié tombé Sous l'incroyable poids De nos croix illusoires Voilà qu'on s'agenouille Et déjà retombé Pour avoir été grand L'espace d'un miroir Voilà qu'on s'agenouille
Alors que notre espoir Se réduit à prier Alors qu'il est trop tard Qu'on ne peut plus gagner A tous ces rendez-vous Que nous avons manqués Serait-il impossible De vivre debout Voilà que l'on se couche Pour la moindre amourette Pour la moindre fleurette A qui l'on dit toujours Voilà que l'on se couche Pour mieux perdre la tête Pour mieux brûler l'ennui A des reflets d'amour Voilà que l'on se couche De l'envie qui s'arrête De prolonger le jour Pour mieux faire notre cour A la mort qui s'apprête Pour être jusqu'au bout Notre propre défaite Serait-il impossible De vivre debout