[Arm]
Pas mal de monde à bousculer
Excusez l'importun
C'est qu'on m'appelle et qu'il en reste à galoper
Zéro piécette, alors à pattes, opé'
Sur la sellette quotidienne, et ses trottoirs à talonner
M'époumoner dans les couloirs réservés des rares bus
Que les toutes dernières forces viennent alpaguer
Sont décomptées quarante minutes précises
Pour bastonner les kilomètres
Avant que 0h n'expire
[Iris]
Je remonte une interminable file
A contre-courant des caisses immobiles dans les vapeurs d'azote
Les regards sont plus que froids dans les pare-brises
Pour les humeurs y'a FIP et des crooners dans les tuners
Le bruit du temps froisse les tympans
Allez croise les doigts, va
Pour ces instants-là qu'on s'les invente
La corde est raide, le salut bientôt hors limite
Ne rumine pas inutilement les secondes mortes
Soupirer n'accroîtra pas tes chances
Séance tenante, courir pour oublier les conséquences
Faut qu'j'arrive avant minuit pile
Minuit pile…un goût d'abîme à l'autre bout de la ville
J'avale les mètres et les couleurs, j'dévale des périmètres
Autant d'aires d'épais rimmel
Ça en fait des couleuvres et des douleurs
J'avale les mètres et les couleuvres
Ça en fait des couleurs et des douleurs…
Le réveil est brutal, les éléments ont choisi leur camp
Mais on ne can*lise pas les électrons libres
Et j'me dois de lire entre les lignes droites
Soit: en un éclair, j'révise l'itinéraire
La traversée du parc, à elle seule m'a déjà pris 6 minutes
Et y'a c'putain d'point d'côté qui m'diminue
Au débotté, je rêve d'une solus qui sauve l'individu
“Hep, taxi !”, comme dans les séries nulles
Mais rien autour, à part la nuit noire et son concert de tâches
Un car de touristes et sa fanfare de flash
Qui s'emparent de chaque temps mort
Et impriment un faux rythme en rognant l'euphorie
[Arm]
L'esplanade est vaste, et j'escalade tous les fronts
J'hésite encore, allez vas-y teste par là
Dernier quart d'heure avant les douze coups
Les douces vapeurs des dernières minutes pèsent lourd
La route est dégagée, l'essoufflement brutal
Et d'un pas décidé, j'accélère le bal
Sans boussole, la chaussée perd le nord
Tenace dans l'avancée, bolide accentuant l'effort
La course à la course, l'heure fixe à la proue
Vitesse payée chère, grand prix qu'on approuve
J'y suis apparemment pas seul
La nuit a pris du souffle à plus d'un fou sur sa route
Où va-t-on, où se perdent nos pas ?
A terme, on penchera tous vers l'autre part
Jusqu'à la fin du décompte initial
Au pire, mettons perdus
Quelle différence faire ?