Lorsque j'entends ces beaux parleurs à l'élocution onctueuse Te raconter, la bouche en cœur, à des fillettes boutonneuses Dans leur verbiage de bouffons dévierger peu à peu la rose Et se gargariser de sons comme les ânes d'autre chose Et se prendre pour le pa**eur qui donne la clé du mystère Et qui, après, pendant une heure, vous fera visiter Cythère Je te jure que pour aimer ton phrasé aux airs languides Et tes corridors embaumés je n'ai pas eu besoin de guide Mozart, je reprends le piano pour une mesure, une seule Et dans le rêve de Pierrot, j'oublie un peu leur pauvre gueule Mozart, je pense à des langueurs, à des paradis, des charmilles Fermés pour cause de douceur quand ton violon m'ouvrait les grilles
Quand le ténor ventripotent tonne d'une voix cymbalière Une aria en tripotant la marque de sa chevalière Et la diva plus qu'à demi noyée déjà dans le cloaque Accouche de son contre-mi à la limite de l'attaque Et le maestro délirant à la tête de l'escouade Secoue sa baguette à deux temps comme on le fait pour la salade Je te jure que pour aimer ta sonate aux ailes graciles Il m'a fallu tout oublier de cette horde d'imbéciles Mozart, je donnerais vingt ans pour une simple gamme offerte Au fond d'un cœur adolescent, l'été par la fenêtre ouverte En souvenir de ces matins où la musique avait des ailes Demain je donnerai du pain à des oiseaux sur la margelle Demain je donnerai du pain à des oiseaux sur la margelle