Les oies du pensionnat que l'on mène à confesse Marchent à petits pas, font sautiller leurs tresses Le froid des sacristies subrepticement glisse Sous les jupes tiédies des palpitations Dans les nuques bouclées sa main inquisitrice Mais on aime éprouver cet amusant frisson Vaguement dans l'église on effeuille son livre Mais on a de grands yeux pour les mâles statues À penser en secret que l'on aurait pu vivre Au temps des centurions casqués et demi-nus Les oies du pensionnat que l'on mène à confesse Marchent à petits pas, font sautiller leurs tresses Comme on voudrait alors s'appeler Madeleine Avoir autant fauté pour se combler le cœur Avouer que contre soi l'abbé vous y entraîne Lui, qui parle d'amour avec tant de ferveur
Se confesser enfin que chaque nuit en songe Dans le dortoir bruissant de fabuleux desseins On apaise la chair par de fiévreux mensonges Rimbaud dissimulé gonfle le traversin Les oies du pensionnat que l'on mène à confesse Marchent à petits pas, font sautiller leurs tresses On caresse à part soi des rêves qu'aiguillonne La sombre intimité de l'étude du soir Quand silencieusement rougeoient des Babylones Dans le balancement subtil des encensoirs Jamais elles ne songent aux cohortes ban*les Des messieurs en bannières qui tirent les verrous Leurs maris de demain, ha, quelles saturnales! Promettent la flanelle et les draps de pilou Les oies du pensionnat que l'on mène à confesse Marchent à petits pas, font sautiller leurs tresses