Sur un banc une femme nourrit des pigeons blancs Sa main docile fait languire un oiseau fébrile Et moi j’observe stupéfaite par la grande verve des volatiles Qui peuplent le coeur de la ville Leur vie est pourtant si fragile J’appartiens à cette drôle de race d’humains Qui prennent le train vers une banlieue qui n’a pas de fin Voilà j’ai peur de n’avoir pas le temps de te couvrir de fleurs Avant que les feuilles tombent L’automne arrive et il t’emporte à la dérive
Tous les jeudi je vais jouer aux cartes avec quelques amis Je m’en retourne chez-moi un peu avant la nuit Je ne veux pas dormir ailleurs que dans mon lit Peut-être viendras-tu me voir et je serai partie C’est l’histoire de ma vie Je suis un robot je fais la file vers le métro Les yeux fuyants, ne pas croiser le regard des gens qui m’entourent Comme des pigeons qui ont faim d’amour Moi mon pain je le garde caché dans mes mains Peut-être vais-je les ouvrir demain