[Couplet 1: Sinistre]
J'quitte le système, comme naguère l'Hébreu d'Egypte
Aligne les mots dans ma couleur, à l'ombre de ma crypte
Un script, narrateur de faits réels
Si la vérité te blesse, c'est qu'la mienne devient trop cruelle
Seule ma parole m'appartient
Surveille la tienne quand tu parles des miens
Ou parle pour les tiens
Le 20 heures le monde en une demi-heure
Crypte mon image, filtre mon message, limite mon ouvrage
J'suis pour l'élévation des peuples déchus
Oubliés dans vos livres, un détail dans vos brochures
Babylone a plaidé ma chute
Ça décourage les frères, les frères disent que c'est fichu
[Refrain (*2): Ekoué/Sinistre]
Insurrection populaire
Bavures
En République dite bananière
Le poids des intérêts
Après le poids des injures
Conjure le sort de mes frères
Pas des génocidaires
[Couplet 2: Ekoué]
Avril 75, né en plein choc pétrolier
J'te parle de c'qui nous a été spolié
Parolier insolent, hostile aux intérêts des trafics
Ils aiment tellement l'Afrique
Les franges de ma jeunesse franchissent le pas d'la tess
Avec la faim au ventre
Et le goût d'l'émeute
Difficile de rester neutre
La peur change de camp
Vous qui croyez qu'nos parents sont arrivés en rampant
Je suis en mesure de vous nuire
Tu connais la Rumeur, c'est tout c'que ça t'inspire
Comme c'est suspect
Le travailleur immigré force le respect
Sommes-nous coupables de quoi, dans nos vêtements, très honnêtement
Jusque dans nos halls
Quand l'Afrique reste une province annexée d'la Gaule
Le galérien sait d'quoi il parle quelque part
Car au bled, j'ai des hectares qui dorment comme la corruption au pouvoir
[Refrain]
[Couplet 3: Sinistre]
Hors de l'ordre établi, faut qu'je trouve le moyen d'm'établir
Exister, comme la paix, la peste ou l'Ebola
Descendant d'un singe, moi le solde néocolonial
Fils d'un Congo qu'on décime pour des cimes
Depuis le temps qu'on m'cause de voies de développement
Moi j'vois beaucoup plus de guerres que d'progrès sur ce continent
Et la saignée continue, compte-tenu des faits
Le monde reste flou face au flux migratoire noir
Vers l'Europe qui ferme son portail
A c'qu'il paraît ça fait plus d'trente ans qu'elle n'a pas vu venir sa racaille
Rentrez chez vous avec vos cartes de séjour
Non j'veux pas refaire le monde, ceci est juste une mise à jour
Pour dire que rien n'est acquis
Depuis le tirailleur le harki
J'reste conquis, toujours les mêmes qui
Subissent le rejet, le crime qu'on maquille
Le vert kaki colore l'Afrique
Trop d'génocidaires
[Refrain (*4)]