C'est à peine l'aurore et je tombe du plume. Mon amour dort encore du sommeil de l'enclume. Je la laisse à ses rêves où je n'suis sûrement pas. Marlon Brando l'enlève, qu'est c'que je foutrais là ? Sur un cheval sauvage, ils s'en vont ridicules. Dehors y'a un orage, y sont mouillés c'est nul ! Moi, j'affûte mes gaules pour partir à la pêche Musette sur l'épaule, saucisson, bière fraîche. Quand le soleil arrive, mon amour se réveille Le cœur à la dérive, les yeux pleins de sommeil Téléphone à sa mère qu'est sa meilleure amie. Paroles éphémères et tous petits soucis. J'aimerais bien entendre ce qu'elle dit de moi. C'est sûrement très tendre, enfin bon, j'entends pas. Moi, je plante mon hameçon tout en haut d'une branche. Je tire sur le nylon, me ruine une phalange. Le jour avance un peu, mon amour se maquille. Un œil et puis les deux, c'est futile mais ça brille.
Qui veut-elle séduire ? Je suis même pas là. Je me tue à lui dire qu'elle est mieux sans tout ça Que ses yeux sont plus clairs quand ils sont dans ma poche Que vouloir trop plaire, c'est le plaisir des moches. Moi, je sors une truite d'au moins cent vingt kilos. J'l'ai pitié, trop petite, je la rejette à l'eau. Il est midi pa**é, je reviens les mains vides. Trop de vent, pas a**ez, l'eau était trop humide. Alors, je rentre chez moi, triste comme un menhir Et personne n'est là pour m'entendre mentir. Mon amour est partie, est partie pour toujours. J'ai perdu mon amour et j'ai perdu ma vie. J'emmènerai dimanche, si je peux, ma gamine S'emmêler dans les branches à la pêche à la ligne. J'emmènerai dimanche, si je veux, ma gamine S'emmêler dans les branches à la pêche à la ligne.