Chaque année le 14 juillet, lorsque l'hymne retentit Il faut les regarder se lever avec leurs figures d'affranchis Fixer la même direction un tout petit morceau d'horizon On peut palper la nostalgie de l'Asie et de l'Algérie Sentir monter l'émotion à l'évocation de la nation L'amour du travail bien fait du bon boulot du travail de Français Ils doivent penser aux paras, aux faf de Saint-Cloud à Brazza Venus remplacer le président entre deux viols et un bain de sang C'est vrai qu'on est en temps de guerre et qu'la haine est là pour nous plaire Eux ils s'en carrent bien profond des idées de Cheikh Anta Diop Ou qu'Al-Biruni avait raison longtemps avant le télescope Toujours la même direction Le tout petit morceau d'horizon En fantasmant l'ordre idéal ils remodèlent l'Occident Sous la forme d'un carnaval où les gens vivent les deux pieds devant Partout les mêmes capitales Parias ceux qui vivent autrement Ils veulent une évidence Et une logique raides comme l'amour du fric
Qui a**imile tout sur son pa**age des idées jusqu'aux paysages Une aventure dans un parcours fléché Une dictature qu'on apprend à aimer Et c'est sur les Champs-Élysées qu'ils montrent avec quoi ils l'imposent La barbarie civilisée au milieu des marques grandioses C'est vrai qu'on est en temps de crise et qu'la haine aime qu'on l'attise Peuples sauvages ou opprimés selon le côté de l'horizon Ils vont venir vous la refiler la liberté d'compromission Les lendemains des révolutions tout le monde aura sa promotion À moins que quelques singuliers remplaçant l'ordre par l'instinct Avec leurs gueules de paysans, de Louise Michel, d'Aurore Martin Décident de se mettre à se lever pour autre chose que pour du rien Alors tous les ans le 14 juillet ils se retrouveront pour vérifier Qu'une armée de récalcitrants ne vient pas leur foutre une branlée Il y en a des centaines de millions Regarde le point à l'horizon