À peine parti, déjà en r'tard, J'accroche à mes oreilles Un sourire qui ne tombera Qu'au coucher du soleil Tous ces costumes et ces chapeaux Qui s'amoncellent sur le parvis Dégainent les appareils photo Pour figer à tout jamais ce grand moment de la vie. Le discours du curé Qui s'éternise en redondances. Combien de temps va-t-il durer Avant l'arrivée des alliances? Les deux familles qui se jalousent L'élégance de leur descendant «Et lui, bon sang qu'est-ce qu'elle lui trouve? Et elle, paraîtrait qu'elle a un amant!» Les mariages sont souvent très beaux Mais jamais très gais. Dans le décalage entre ce que l'on vaut et ce que l'on promet, On est souvent plus près du faux que du vrai. Protocolaire jusqu'à la sortie, Mamie avec les parents et les petits devant. Sortants sous l'averse, et pas seulement de riz, Les mariés sous un parapluie tirent une tête d'enterrement. Le banquet tellement attendu Et son cortège d'animation familiales, Le discours du papa ému
Fait rapidement place aux chaises musicales. Les mariages sont souvent très beaux Mais jamais très gais. Dans le décalage entre ce que l'on vaut et ce que l'on promet, On est souvent plus près du faux que du vrai. La fête tourne alors au cauchemar S'installe doucement le pire dans le meilleur. Nous n'atteindrons que très, très tard Les vertigineux sommets de l'horreur. Tonton Georges complètement d'équerre, La belle-mère qui roupille, Le pot d'chambre et la jarretière, Le linge sale lavé en famille, La mariée qui fond en larmes, Le marié qui met les voiles, Je contemple alors en solitaire Le DJ qui finit les verres. Les mariages sont souvent très beaux Mais jamais très gais. Dans le décalage entre ce que l'on vaut et ce que l'on promet, On est souvent plus près du faux que du vrai. Les mariages sont souvent très beaux Mais jamais très gais. Dans le décalage entre ce que l'on vaut et ce que l'on promet, On est souvent plus près du faux que du vrai. OK.