[Extrait de film]
Un homme peut changer de tout: de visage, de maison, de famille, de copine, de religion (ah, il a raison), de Dieu aussi... mais il y a une chose qu'il ne changera jamais. Il ne changera jamais de pa**ion, de pa**ion, de pa**ion
[Intro]
Pour que j'arrête, il faudra qu'on me force
À cinquante piges à Harlem, les darons portent encore des Air Force
[Couplet 1]
J'ai les lyrics qui ont la pudeur que notre époque réclame
À l'heure où les schneks montrent leur chatte sur les webcams
Tu n'veux pas te tromper, j't'en prie vas-y approche hombre
J'vais te montrer jusqu'où l'homme peut sombrer
Aucune partie du globe ne pourra s'attacher ses microbes
Lorsque le micro devient microscope
J'aime les MC qui t'enrichissent, qu'ont des couplets comme des cataclysmes
Moi, j'aurais fini pape s'il y avait eu du rap au catéchisme
Le hip-hop, oh j'me suis rattrapé quand j'étais en retard
Crois-moi, moi j'ai appris l'anglais en écoutant Gang Starr
Cette musique, j'ai le cœur brisé quand on veut réduire sa colère au silence
J'ai été séduit par sa violence
Elle m'a regardé, me disant bien
Qui suis allé, j'ai ma vie en ville
Roi conventionnel souhaiterait que je revienne
Emerveillé par l'autopsie, les muscles, les nerfs, le sang, les viscères
J'n'ai jamais été aussi bien vi-ser
[Refrain (*2)]
J'y trouve tout c'que j'aime
Ma raison, la pa**ion, l'émotion, voilà tout c'qui m'amène
Parce que cette musique me ressemble comme mon reflet
Là où j'suis re-frè, je suis refait
[Couplet 2]
Partout où j'vais, elle est toujours là comme les sourds-muets à Châtelet
Pour moi c'est exhaustif, je me pète la tête comme un exocet
C'est comme ça qu'j'aère, que j'ouvre la fenêtre
Parce que ça pue quand le quotidien pète
Va pas s'vexer, laisse-moi avec ça, c'est mon médecin
Mon destin n'a pas encore trouvé d'autre vaccin
Faut que j'arrête, mais faudra qu'on me force
À cinquante piges à Harlem, les darons portent encore des Air Force
Plus jeune, pour chaque skeud que j'avais acheté
Dans le bus au retour je lisais le livret entier
C'est le club, toute ma vie je serai licencié
Tout au long du sentier, de la tétine au dentier
Pour être entier, aucune mélodie ne m'a jamais semblé aussi bonne
Depuis les berceuses que me chantait ma daronne
J'en ferme les yeux, le monde devient paisible
Quand je me persuade que mon mp3 et ma capuche me préservent
[Refrain]
[Couplet 3]
Nos vécus remplissent nos répertoires
On s'inspire de nos vies comme on siphonne des réservoirs
Selon la chirurgie d'l'espoir
Les cahiers sont bloc opératoire pour ceux qui veulent avoir la gueule des gens qui connaissent la gloire
J'ai pas attendu Facebook pour raconter ma life qui te déborde de strophes
C'est mon taf, mon mal cherche un loft
J'peux pas l'cacher, j'suis dans l'rap, ça s'voit dans ma sape
Le L c'est ma taille, double XL c'est mon style
Sur des punchlines, mon espoir est bâti
Je persiste quand il n'y a pas d'victoire et pas d'titre, même si ça m'affaiblit comme une hépatite
Nos rites, nos mœurs, nos légendes et nos mythes
Gravitent autour de samples et de breakbeats
Sur des décombres obscures, vers un sombre futur
Autour de rimes qui se bousculent, ma vie s'articule
C'est un monde, une culture, un refuge, une rupture
Deux H en majuscules, de l'aube au crépuscule
[Refrain]