[Intro]
Eh, la dernière fois, j'étais au 212, j'parlais avec Fily, tout ça… qui racontait l'histoire d'un pote à lui, y a longtemps, il s'est fait caner t'as vu, et il m'dit ouais à l'époque, tout l'monde était choqué, la mort c'était un truc de ouf… comme si maintenant la mort c'est… c'est pas grave quoi. Laisse tomber, comme si on s'était habitués à ça. C'est relou en vrai
[Couplet 1]
Je ne sais pas si je le perçois ainsi parce que j'étais jeune
Mais en tout cas j'ai l'impression d'avoir grandi regardant pousser les forêts de guns
On nous a laissé des champs pour nous entre-tuer, l'odeur de l'argent pour se stimuler
Et du vent pour masquer notre anxiété
Des chemins par lesquels tu peux gagner énormément de temps
Des chemins par lesquels tu peux perdre énormément de sang
Où tu croiseras l'intolérable, si les armes n'existaient que dans les raps
Carottes, drogues, meurtres, mauvaises courses d'étapes
Je vieillis, mon tempérament change
La maille t'incite, tu deviens démon mais jamais totalement un ange
La violence est dans le système, si tu fermes ta gueule tu es libre
Les gens se font ca**er les hélices par ceux qu'ils élisent
Tu lâches les rimes, retournes dans la rue
Vu qu'Internet ne te promet qu'une carrière sur la toile et de finir à poil
Le mal n'est pas inné
Mais mes phalanges sont suspectées dès que la société saigne du nez
[Scratches]
"La violence coule dans les veines de celui qui a la haine"
[Couplet 2]
Le présent et l'avenir écrivent l'oraison de nos héros
Plus de raison, que des partages de réseau
En boîte c'est vodka-Redbull, sur l'avenue le verre est brisé à l'arrêt d'bus
Ainsi notre histoire déguste
Cette liqueur faite d'émois et de peur
Versée sur le dos des gens comme moi, mes frères et sœurs renois et beurs
Coupure de courant sur l'Hexagone
Mais on ne s'effraye que de l'obscurité qui s'empare de la zone
La paume sur le mic, mon rap communique avec ses phalanges
Pour faire pencher la balance, mon flow est devenu une avalanche
S'abattant sur les MC, téma de quoi ils parlent, comment ils s'habillent
Ils veulent faire croire que le béton brille
Mais en attendant, on le couvre de pansements, il ne fait pas semblant
Il rend les coups qu'il prend, il paye comptant
Vraiment, qui comprend que pour l'envie de vivre
Il est comme tout le monde, il l'a dans son sang!
[Scratches]