De loin ils sont venus, de par l'autre mer
La coque heurtant les cr?tes durcies par les nuits froides
Hautes silhouettes de pluie dress?es sur l'horizon
Ils striaient l'eau dormante de bl?mes ?corchures
Au matin ils ont march? le long des mornes plaines
Les pierres, une ? une, ont roul? sous leurs pas
Dans le fracs des armes qui battent sur leurs cuisses
Le chemin se perd et s'efface
Les arbres ?tirent leurs griffes pour freiner leur marche
Les racines courent sous la terre froide
Leurs c?mes cr?vent le ciel
Qui pleure des feuilles de bronze et d'or
Ils ont gravi les monts ench?ss?s dans la glace
La gueule des rocs les d?vore
Mille gouffres b?ant sur le noir
L'?corce de leur peau est mang?e par le givre
Chaque jour, un peu plus
Et sur leurs l?vres grises qu'ils mordent jusqu'au sang
Les longues nervures du froid se dessinent
Au sommet de la montagne ils se sont ra**embl?s
Leur corps pleurant de longues l?zardes rouges
Leurs yeux annoncent la flamme, promettent la brulure
Au loin l'aube se perd dans l'echo des morsures
L'hiver est tomb?, avec lenteur
Demain le village ne sera plus