Vincent à 60 ans, immigré de Calabre Il a quitté les champs pour un quartier qui se délabre Sa femme a accouché d'un fils qu'il a nommé Stéphane Afin qu'il puisse mieux s'intégrer dans la société Mais Stéphane qui a grandi ici dans le vice Est une autre statistique de délinquance juvénile Son meilleur ami Isham, ce jeune qui vient de Nice Autant que je sache est ma foi un gosse bien tranquille Stéphane est dans tous les coups pourris et Par-dessus tout déteste les types qui pa**ent à table Son père qui va le chercher au poste la nuit Fait retomber la faute sur celui qu'il appelle l'arabe Les gens vivent si proches, et les cultures s'ignorent Comme deux jumeaux qui sont a**is dos à dos Un peu de piment dans une vie ban*le, et l'ennui Conduit aujourd'hui à ce que des gosses jouent du couteau La tension broie les faibles, la technique de La pression, de l'effroi, pour les rois du bloc 3 Et tous deux se souviennent comme hier, des premiers Coups de cran d'arrêt, au cinéma, à la sortie de Rocky 3 Tant de personnes les haïssent, ces stéréotypes De la terreur qui vient du nord de la ville Ils rejettent l'idéal de leurs parents Et disent refuser de devenir des pigeons savants {Refrain:} Un brin de haine et pas mal d'ennuis Conduisent à des actes qui gâchent toute une vie Ces personnes qui sont rongées de regrets Carrément aigries d'avoir vécus trop longtemps dans le secret... Un brin de haine Un brin de haine il pour il, dent pour dent, Vincent vit quasiment Désormais enfermé comme un pygmalion Dans la peur des arabes, sans cesse sur ses gardes Il mène une existence régie par la loi du Talion Il ne s'endort jamais en l'absence De la Bible et du 22 Long Rifle à côté du lit Lui qui dormait la porte ouverte dans la maison de famille Dans la campagne qui entourait Locri Et voici le résultat de l'enta**ement des gens Pas vraiment méchants, mais qui ignorent tout du voisin Août 95, aucun effort n'est fait dans ce camp Et cet été nous vivons un climat vraiment malsain "Stéphane, je t'interdis de voir tous ces minables Stéphane, ne fréquente donc plus ce sale arabe" En croyant qu'Isham l'entraîne vers le vice Il ignore que le Diable dans l'histoire est son fils Et quand celui-ci claque la porte Il souffle comme d'habitude, très loin d'avoir des soupçons Stéphane pa**e prendre son pote Et ils tracent vers la gare, attrapper un train pour Toulon {au Refrain} A Toulon, les filles sont si jolies, mais aujourd'hui Pas question de penser au lit Ils prennent deux billets, puis pénètrent dans un cinéma S'a**eyent derrière un couple qu'ils ont filé La femme a toujours le sac au bras Dès qu'elle le vire, Stéphane plonge et taxe les clés de la tire Ils ont payé le train et "emprunté" une Audi Qu'ils viendront regarer lorsque le coup sera bien fini Aucune trace, aucun indice Pas de voiture volée, ce soir Stéphane est fier Quand ils arrivent à la Valette, ils se glissent Le long d'un mur tout va bien ce soir c'est désert Le rideau de fer du PMU cède Ils crochettent la serrure, aucune emmerde Quand ils distinguent la caisse, ils sourient, ils se ruent, Ce qu'ils ne savent pas, c'est que le patron vit au-dessus Merde le gadjo a une arme Il la charge, la balle érafle l'épaule d'Isham Ils partent comme des fous et laissent tomber le fric Stéphane retourne son blouson pour tromper les flics Ils sautent dans l'Audi, démarrent Et fusent vers Marseille à fond sans demander leur reste Quand ils arrivent au quartier Stéphane se marre Mais il a paumé les clés sûrement en tournant sa veste Alors il escalade jusqu'au premier Et pousse la fenêtre du salon pour entrer Son père se tient debout dans le noir, il est chaud Vise la tête et lui dit "tiens meurs sale bicot" Il croyait que des voyous l'attaquaient Et s'est donné lui-même le plaisir de riposter Voilà ce qui arrive quand on méprise les hommes Et qu'on se fout éperduement de l'éducation de son môme Un brin de haine et pas mal d'ennuis Conduisent à des actes qui gâchent toute une vie Ces personnes qui sont rongées de regrets Carrément aigries d'avoir vécus trop longtemps dans le secret Un brin de haine Un brin de haine Beaucoup de haine!