Je dis hurrah ! La vieille négritude progressivement se cadavérise l'horizon se défait, recule et s'élargit et voici parmi des déchirements de nuages la fulgurance d'un signe le négrier craque de toute part... Son ventre se convulse et résonne... L'affreux ténia de sa cargaison ronge les boyaux fétides de l'étrange nourrissons des mers ! Et ni l'allégresse des voiles gonflées comme une poche de doublons rebondie, ni les tours joués à la sottise dangereuse des frégates policières ne l'empêchent d'entendre la menace de ses grondements intestins En vain pour s'en distraire le capitaine pend à sa grand'vergue le nègre le plus braillard ou le jette à la mer, ou le livre à l'appétit de es molosses La négraille aux senteurs d'oignon frit retrouve dans son sang répandu le goût amer de la liberté Et elle est debout la négraille la négraille a**ise inattendument debout debout dans la cale debout dans les cabines debout sur le pont debout dans le vent debout sous le soleil debout dans le sang debout et libre et non point pauvre folle dans sa liberté et son dénuement maritimes girant en la dérive parfaite et la voici: debout plus inattendument debout debout dans les cordages debout à l a barra debout à la boussole debout à la carte debout sous les étoiles debout et libre